Nous avons souligné que notre connaissance de la nature de l’espace-temps était essentiellement d’origine analytique (via les mathématiques) alors que notre esprit semblait échouer à en faire une représentation synthétique : voir
L’espace-temps comme paradigme de notre existence : au-delà de l’éternité ! 26/10/25
Cela était présenté comme un paradoxe, car ce qu’une activité humaine échouait à représenter (la synthèse) une autre activité humaine y parvenait (l’analyse).
Cela semblait être un franc succès pour notre esprit sauf qu’on peut se demander si ces deux types de connaissance ont la même valeur !
Ainsi, si je prends l’image d’un tableau réalisé par un artiste, je peux le décrire analytiquement, nature des personnages, leurs positions, le paysage, le cadrage, les couleurs, la technique utilisée, etc.
Mais, avec cela, ai-je une connaissance synthétique du tableau ?
On peut en douter car énumérer la liste de ces informations (le phénomène en physique) ne permet pas au spectateur d’accéder à ce que l’artiste a voulu exprimer dans son tableau, qui est pourtant le caractère essentiel de l’œuvre, le reste n’étant que des moyens pour le faire.
Le but (de l’artiste, du moins on peut le supposer pour certains), au-delà de ces moyens, est de susciter une émotion du spectateur pour induire une réflexion sur l’esprit de l’œuvre, au-delà de ces apparences.
Il en est peut-être de même pour notre connaissance scientifique, nous accédons aux paramètres (la liste des éléments du phénomène) mais peut-être que la nature de l’objet produisant ces paramètres nous échappe totalement.
Rien n’est certain, mais supposer cela, peut nous aider à qualifier la nature et la profondeur de nos connaissances, avec leurs limites. Si l’argument n’a malheureusement pas de caractère heuristique caractérisé, il incite toutefois à la rigueur en encadrant la portée de nos connaissances.