Finitude et continu (18/04/23)

Finitude de l’humain (entre autres) 14/04/23

Dans la page « Réalité physique et connaissance 10/04/23 », sur ce site, nous avons soutenu que, à supposer qu’une réalité physique existe ce qui est une hypothèse raisonnable, elle nous apparait à travers la connaissance que nous en avons.

Platon appelait phénomène, cette réalité (le monde des idées chez Platon), telle qu’elle nous apparait, aujourd’hui on dirait plutôt que le phénomène c’est cette réalité telle qu’on la connaît.

Cette distinction est fondée sur les connaissances que nous avons acquises sur la finitude de l’univers ainsi, par conséquent, sur la nôtre.

Les limites imposées par cette finitude (théorie de l’information)

Étant un assemblage d’un nombre fini d’atomes, notre être ne saurait prétendre à une connaissance parfaite (d’une précision infinie).

Cependant, compte-tenu du grand nombre d’atomes qui nous constituent et de la combinatoire encore plus grande qui en résulte en terme d’information cela représente une quantité d’information considérable.

Concernant des objets complexes macroscopiques, eux mêmes constitués d’une combinaison d’une multitude d’atomes, grâce à cette quantité d’information que permet notre esprit; nous escomptons en avoir une connaissance approfondie (grande quantité d’information sur l’objet).

L’indétermination quantique: un problème d’inadéquation informationnelle?

Mais sur le monde quantique, même en éludant les caractère intriqué de l’opération, (on cherche à connaître des propriétés d’un système quantique par un procédé qui met en œuvre ces propriétés), un autre problème se pose.

Du point de vue classique, un atome, constituant élémentaire de la matière, est quelque chose de simple. La formidable capacité d’information de notre entendement devait en donner une représentation finie « parfaite ».

Nous savons qu’il n’en est rien, l’indétermination quantique complexifie considérablement la connaissance. Mais quelle est la source de cette indétermination?

Est-ce l’intrication relatée, est-ce une propriété de notre esprit ayant besoin d’une information importante, une combinaison des deux et ces deux aspects sont-ils indépendants?

On a coutume de dire que quand l’humain s’attache à sonder la nature dans ses retranchements les plus ultimes, il y trouve d’étranges empreintes: ce sont les siennes!

Le mystère du continu: connaissance parfaite

Notre esprit est capable de conceptualiser, plutôt naturellement, ce qu’on appelle en mathématique le « continu ».

Une caractéristique du continu est qu’il procure une connaissance « parfaite » de l’objet auquel il s’applique ce qui correspond, en général, même si seulement une ou quelques propriétés « génériques de type géométriques par exemple » sont retenues, à une information « infinie du type le plus achevé » sur l’objet décrit. On parle de la puissance « infinie » du continu (non dénombrable) en mathématique!

Une incohérence flagrante

On prend conscience de l’incohérence qui en résulte: Un système discontinu, imparfait, permettant, certes, une information importante mais finie, notre esprit est capable de générer un concept parfait intégrant une information infinie!!

Origine du concept de continu

Ce concept prend sa source dans l’approximation, liée à une imprécision de la perception, que nous avons de la nature: ainsi un solide que nous regardons ou que nous touchons nous paraît continu.

Le continu n’existe pas dans l’univers

Mais, c’est une pure invention, car nulle part dans la nature et, a fortiori, dans notre esprit, le « continu » existe!!

Avantage ou inconvénient du concept

Doit-on considérer cela comme un avantage, (capacité à conceptualiser quelque chose qui n’existe pas dans la nature et ce n’est pas le seul cas) ou au contraire comme un leurre qui nous égare et nous donne une idée fausse de la nature?

On peut objecter que quand on sait que cette perception du continu n’est pas représentative de la nature, on concilie les deux points de vue et ainsi gagne sur les deux tableaux, mais c’est ignorer le caractère insidieux du concept qu’on peut utiliser sans en avoir conscience.

Le mystère demeure

Reste quand même un beau mystère: Comment une structure fondamentalement discontinue (notre esprit) peut conceptualiser le continu!