Réalité physique et connaissance 10/04/23

Deux entités intriquées

Il n’est pas douteux qu’au début de l’humanité c’est dans son rapport avec la nature, considérée comme extérieure mais indispensable à lui, que le Sapiens préhistorique a construit sa connaissance du monde.

A ce titre l’empreinte du monde est structurelle dans notre esprit. C’est quelque chose qu’on doit nécessairement prendre en compte dans notre analyse de la réalité physique et de la connaissance qu’on peut en avoir.

La nature de la connaissance

Elle a été l’objet d’étude de prédilection des philosophes, entre autres, car au cœur de toute réflexion sur ce qui différencie la condition humaine de celles des autres.

Connaissance et vérité

Un point essentiel était la relation entre connaissance et vérité.Ainsi Kant déclarait :« Les deux souches de la connaissance humaine, qui partent peut-être d’une racine commune mais inconnue de nous ; la sensibilité et l’entendement ; par la première les objets nous sont donnés, par la seconde ils sont pensés »Note : Par sensibilité, il faut comprendre ce qui nous est accessible par nos sens.

Kant déclarait également (entre autres)« La vérité, dit-on, consiste dans l’accord de la connaissance avec l’objet. Selon cette simple définition, ma connaissance doit donc s’accorder avec l’objet pour avoir valeur de vérité.

Or le seul moyen que j’ai de comparer l’objet avec ma connaissance, c’est que je le connaisse.

Ainsi ma connaissance doit se confirmer elle-même. Mais c’est bien loin de suffire à la vérité . Car puisque l’objet est hors de moi et que la connaissance est en moi, tout ce que je puis apprécier c’est si ma connaissance de l’objet s’accorde avec ma connaissance de l’objet.

Les Anciens appelaient diallèle un tel cercle dans la définition. »(cité dans « Le plaisir de pensée- de A. Comte-Sponville, éd. Vuibert).

On voit que l’étude de la relation entre connaissance et vérité conduit à une auto-relation dont on ne peut rien déduire de vrai !

Par ailleurs il est souligné, dans d’autres articles, que la connaissance d’un objet se heurte à la complexité de l’objet dont il est, en général, impossible de saisir tous les aspects. L’avis général est que la connaissance ne peut être, au mieux, qu’une partie de la « vérité ».

Connaissance et mathématiques

Les mathématiques ont été considérées, d’abord, comme le langage du livre dans lequel les lois de la nature sont écrites (Galilée), ensuite, on a plutôt considéré que ces lois étaient écrites dans la syntaxe des mathématiques mais que leur signification (la sémantique) relevait de la physique.

Considérées en tant qu’outil, les mathématiques fournissent des formalismes dont le morphisme supposé avec les lois qu’elles décrivent nous renseigne d’autant plus sur la nature de ces lois, que, in fine, ces lois se révèlent de nature relationnelle.

Existence des mathématiques

Une différence essentielle entre la physique et les mathématiques est que la physique doit « rendre des comptes à l’expérience », ce qui n’est pas le cas des mathématiques.

Cette propriété des mathématiques conduit au débat de leur existence, en dehors, de toute conscience humaine.

Dans une approche Platonicienne, on peut soutenir que les mathématiques ont une réalité propre que nous découvrons au fur et à mesure que nous les étudions.

La relation avec l’intelligence humaine est alors éducative : Elles forment et structurent notre esprit au fur et à mesure que notre découverte de cette réalité progresse.

Dans une approche existentialiste, on suppose que c’est une pure création de notre esprit, une partie structurante de notre activité cérébrale motivée par le besoin de nous adapter au monde extérieur.

A ce titre elle est aussi évolutive, mais sous contrainte du monde physique extérieur.

à suivre..