Peut-on voir le big bang?
Quand on dit que l’âge de l’univers est estimé à 13, 7 milliards d’années, cela veut-t-il dire que, nous pourrions voir le big bang à 13,7 milliards d’années de notre passé?
Cela supposerait que nous disposions d’un moyen d’observation très puissant.
Compte tenu de la vitesse de la lumière qui constitue une limite, plus on regarde un événement loin dans l’espace, plus on voit loin dans notre passé, puisque plus la lumière émise par cet événement met plus de temps à nous parvenir, alors, très loin dans l’espace, correspondant à 13, 7 milliards d’année de notre passé, verrions nous le big bang?
Hélas non! Le temps de 13, 7 milliards d’années n’est pas notre temps actuel, celui que nous vivons appelé notre temps propre, en fait pour nous le big bang tel qu’il est décrit dans le modèle standard est rejeté à l’infini de notre passé, nous ne pouvons pas l’observer. Par quel mystère cela est-il possible?
Ce temps de 13, 7 milliards d’années correspond à la coordonnée temps d’une forme particulière des équations qui décrivent la cosmologie relativiste, incluant la métrique de Robertson-Walker qui, entre-autres, définit ce temps, appelé « temps cosmologique ».
Ce temps n’est pas le nôtre, il y est cependant relié par des équations qui précisément donnent un facteur multiplicatif qui diverge vers l’infini lorsqu’on s’approche du big bang.
Cette possibilité d’existence de temps différents est une conséquence de la relativité où il n’existe pas de temps universel. Chacun peut avoir son propre temps, différent de celui de tous les autres. C’est ce qui se produit dans ce cas. Donc, attention, quand on parle de temps, bien vérifier duquel il s’agit.
En fait, l’univers n’a pas d’âge!
En effet, l’équation d’Einstein, définit un espace-temps et non pas un espace et un temps.
Quand nous regardons vers le passé, nous recevons des signaux (des photons par exemple), qui ont voyagé sur une géodésique de cet espace-temps. Cette géodésique est un objet géométrique qui appartient à l’espace-temps.
La notion d’âge de l’univers implique une notion de « création » de l’univers, qui est une hypothèse absolument pas nécessaire pour décrire la dynamique relativiste.
Nous ignorerons donc cette hypothèse, totalement accessoire, qui ne peut que brouiller la connaissance de la nature des phénomènes à étudier.
C’est ce qui a poussé, entre autres, J. Peebles à déclarer qu’il n’aimait pas le terme Big Bang.