Mystère de la conscience 22/02/24

De la conscience

Dans des documents, sur ce site, de la rubrique « philosophie » vous en trouverez plusieurs traitant de l’existence et de la conscience d’exister, entre autres, où nous avons tenté d’en cerner la phénoménologie.

Si, la conscience d’être et d’exister, est la possibilité pour cet être, de se considérer aussi comme le sujet de sa démarche (un rapport qui se rapporte à lui-même, comme dit Kierkegaard), comme cette démarche invoque ce que nous nous proposons d’analyser, il est clair il n’est pas évident d’en cerner tous les attributs.

Conscience et existence

La conscience d’un individu d’exister suppose son existence. La réciproque est-elle vraie? Quelque chose peut-il exister sans en avoir conscience? A priori on est tenté de répondre positivement, si on suppose, par exemple, qu’ on peut exister pour autrui . Ainsi , ce caillou existe pour moi, bien qu’il n’en ait (probablement) pas conscience.

Une question qui se pose, que nous avons débattue, est: quelque chose existe-t-il « intrinsèquement » sans la nécessité d’une conscience pour le constater? Autrement dit l’existence est elle une propriété intrinsèque indépendante de la conscience?

Nous nous étions posé ce problème pour l’existence de l’univers alors que pendant une longue période, de cet univers, nous n’étions pas là ( pas de conscience humaine) pour la constater.

Constatant notre existence au sein de cet univers aujourd’hui, il paraît raisonnable de lui attribuer une existence avant, même si nous n’avons pu faire ce constat que tardivement. On attribue alors une « rétroactivité » à l’existence de quelque chose. On a conscience de son existence à un moment de son histoire on la lui confère à toute son histoire.

Notons que pour l’univers, peut-être, d’autres consciences non humaines ont pu exister ce qui élargirait sa capacité d’exister, sans pour autant régler complètement le problème. Par ailleurs, alors que la démarche de conscience que nous avons évoquée est individuelle, pour l’univers ce doit être la conscience , en tant qu’attribut de l’humanité, qu’il doit falloir considérer.

Dans le futur, où les consciences individuelles seront probablement, comme le montre le développement des réseaux, comme internet aujourd’hui, et ce n’est sans doute qu’une étape, de plus en plus connectés il est possible qu’on soit amené à généraliser ce concept de conscience à méta-conscience?

La temporalité de notre appréciation du problème

On peut considérer que notre analyse, à caractère temporel (nous sommes arrivés tardivement dans « l’histoire de l’univers »), liée à notre nature physique qui a modelé celle de notre esprit, où l’espace et le temps sont des entités que nous percevons et considérons comme des données immédiates de notre conscience, indépendantes et universelles , fausse notre approche.

L’approche relativiste résout ce problème

En effet ce problème disparait, si conformément à la relativité générale, nous considérons l’univers comme un espace-temps « globalement » ( le tout- appelé aussi univers bloc ) dans toute son extension spatiale et temporelle (pour parler « newtonien »)

Cet espace-temps est défini indépendamment de toute autre structure (il n’est pas inclus dans autre chose) : il n’a besoin que de lui même pour être totalement défini: tout ce dont il a besoin est contenu dans lui-même.

Notons au passage ce concept d’auto-description de ce système qui peut suggérer des analogies avec la conscience.

Cette typologie ne nous est pas familière et peut surprendre, mais c’est celle de la relativité générale et il se trouve qu’elle répond assez bien aux questions qu’on se pose dans notre cas.

Rappelons le pouvoir créateur et la puissance heuristique des mathématiques, activité humaine, dont la structure des formalismes qu’elles élaborent nous éclaire souvent sur la nature des phénomènes qu’elles décrivent. Ce peut paraître paradoxal, que cette activité humaine transcende souvent d’autres approches humaines des mêmes phénomènes.

Cet univers qui n’a pas de début, pas de fin, pas de passé, pas de présent, pas de futur, existe, ( puisque nous en faisons nativement partie, il en a au moins une conscience).

L’histoire, qu’on constate de l’intérieur de cet espace-temps, ne reflète que des structures internes à cet univers, mais pas son évolution globale

En effet, dans ce cas, tout est inclus nativement et indivisiblement dans cette description, (en particulier nous), ainsi ce que, de l’intérieur, on appelle espace, présent et futur.

Pour donner une image, le livre est écrit complètement, et nous le découvrons en tournant les pages (déjà écrites) au fur et à mesure de notre lecture.

Peut-on essayer de modéliser la conscience?

A l’heure de la robotique et de l’intelligence artificielle, ne serait-il pas possible de construire un robot à notre image, par exemple, muni de senseurs (capteurs) pour acquérir des images, des sons des odeurs, du toucher, etc. afin d’ évaluer et d’acquérir de l’information sur le monde extérieur, et aussi muni d’activateurs pour se mouvoir et agir, en retour, sur ce monde extérieur, le tout régenté par un logiciel adapté aux tâches qu’on lui confie.

Peut-on de plus lui conférer une conscience d’être une entité, bien individualisée, avec le souci, que nous possédons, d’exister et de faire tout pour continuer à exister.

Quel serait le type de programme correspondant?

Un programme « déterministe »qui confère la conscience à partir de ce qu’on connaît, ce qui permettrait d’en évaluer la pertinence.

Un programme non déterministe, fondé sur les réseaux neuronaux, muni toutefois de quelques logiciels fondamentaux pour gérer l’équivalent robotique de notre métabolisme, mais fonctionnant, pour un large part, par apprentissage lié aux interactions avec le monde extérieur .

Une forme de conscience peut-elle émerger de cette deuxième alternative. Si oui pourrons-nous étudier son mécanisme d’émergence, si non, (insuffisance de complexité du réseau ou autres options qui inhiberait le mécanisme) quelles modifications apporter pour son émergence?

Mais alors, l’émergence de cette conscience n’impliquerait-elle pas qu’un tel robot revendique son autonomie, voire indépendance, et échappe à notre contrôle?

A suivre