Le rayonnement du corps noir
Jusqu’à la fin du 19ième siècle, un problème aussi simple et macroscopique que celui du rayonnement du corps noir, n’était pas compris, et les lois, déduites de la thermodynamique classique, qui avaient été proposées n’expliquaient que partiellement la structure de son rayonnement.
En effet, un corps chauffé à une certaine température T0, (mesurée par un thermomètre), si son rayonnement est maximum pour cette température, rayonne aussi, dans les températures différentes, tout autour de cette température d’autant, plus faiblement qu’on s’écarte de T0.
C’est la loi décrivant ce phénomène qui posait un problème.
En 1900 Planck a dû faire l’hypothèse que la description de la variation de ce rayonnement autour de la valeur mesurée n’était pas continue. Le rayonnement se présentait comme une juxtaposition d’oscillateurs ayant des fréquences, non contiguës, donc séparées par une valeur minimale. La constante de Planck h sera introduite à cet effet et figurera dans les lois décrivant ce rayonnement de manière conforme à l’expérience.
Peu après, on réalisera que le rayonnement peut aussi être représenté par des particules (bosons), appelées photons, dont l’énergie E ,qui dépend de la fréquence du rayonnement, est donnée par la relation, E = h ν, où h est la constante de Planck et ν la fréquence du rayonnement.
Un paradoxe ?
Dans la loi, E = h ν, comme lorsque la fréquence ν varie de façon continue, ce qui est parfaitement licite, l’énergie varie de façon continue, pourquoi dans la loi du corps noir cela ne semble pas réalisé.
Cela vient-il de la manière dont les photons sont générés lorsqu’on chauffe un corps ?[1]
Comme on sait que, compte tenu de la structure de l’atome, seules certaines fréquences de photons correspondants à des énergies quantifiées, liées à des transitions entre niveaux d’énergie des électrons sont possibles, on peut en déduire que la structure non continue du spectre de lumière mesuré résulte de la manière dont ce spectre est généré. Cette explication est compatible avec la mécanique quantique. Mais est-ce la seule ?
[1] De manière générale lorsqu’un corps n’est pas au zéro absolu, il est censé rayonner.