Rappel
Dans, les rubriques « philosophie » et « philosophy » nous avons évoqué certains aspects du rapport intriqué entre l’humain et l’univers. Ce point ainsi que le problème de l’existence de l’univers que nous constatons mais que nous ne savons pas justifier (existentialisme) est développé dans le livre « Vous avez dit Big Bang? ». Nous ajoutons ici quelques réflexions d’ordre général.
L’univers est composé à 90% d’hydrogène
En effet c’est l’atome le plus simple qui est très majoritaire dans l’univers et si on ajoute l’Hélium résultant de la nucléosynthèse primordiale, on dépasse 99%.
Ces éléments, à l’état d’atome (non combinés dans des molécules avec d’autres), sont majoritairement présents dans des nuages de gaz, même si une quantité significative d’hydrogène et d’hélium constituent les étoiles.
L’entropie associée est élevé car ces processus ont une structure de corps noir, décrit par deux paramètres. Mais les étoiles dans leur cycle de vie et de mort vont générer des éléments plus lourds que l’hélium (appelés métaux en cosmologie) et dans les processus de formation d’étoiles de génération non primitive, le mécanisme d’accrétion va, en général, permettre la formation de planètes, entre-autres, dont certaines, comme la Terre, où la vie, par un mécanisme pas très bien expliqué, peut émerger.
Comment l’aventure commence-t-elle?
Effectivement, « l’alchimie » générant les premiers êtres « vivants » très simples (virus, monocellulaires,.. ? ) est mal comprise. Comment on passe de matière inerte à une matière qui peut évoluer sous contrainte de son environnement. Cela procède d’une rupture à caractère « transcendantal », car inclut un caractère, que ses constituants n’ont pas: une évolution entraînant une diminution de l’entropie, a contrario du processus global.
Une nouvelle « aventure » dont nous serons une de ses productions est alors initialisée.
Le paradoxe
Dans un tel schéma on ne peut que s’étonner qu’un produit de la nature soit capable de faire beaucoup plus que ses constituants semblent permettre.
L’intelligence n’est pas de nature substantielle mais relationnelle!
C’est d’un assemblage complexe, mais structuré d’atomes, que va jaillir une conscience, capable d’appréhender (sans doutes avec des limites) l’univers dont il fait partie!
En effet, s’il est clair que c’est dans la structure particulière d’assemblage des molécules que réside cette faculté miraculeuse et non pas de la substance de ses constituants, le mystère est « comment cet assemblage particulier, si efficace, est-il sélectionné? »: Quel est son « moteur »?
Un mécanisme de type Darwiniste (par sélection des solutions les plus efficaces qui préemptent toutes celles générées) est-il suffisant pour expliquer cette sélection?
Il est certes très puissant, mais on voit ses faiblesses, car dès que, dans un contexte donné (par le milieu extérieur avec lequel nous sommes en interaction) un assemblage domine par ses effets les autres le processus de sélection s’arrête et d’autres solutions encore plus performantes peuvent alors ne pas voir le jour (un extremum local peut inhiber un extremum global).
Par chance, comme ceci dépend du contexte, les cartes sont « rebattues » à chaque changement brutal de contexte.
Sans une certaine catastrophe, ce seraient probablement toujours les dinosaures qui domineraient la Terre, ils correspondaient à un certain optimum dans le contexte qui régnait alors et cela a duré longtemps!
Quel caractère substantiel est cependant nécessaire?
Il faut que le support matériel de cette structure le permette.
A ce titre, les atomes par leurs couches électroniques avec les niveaux d’énergie associés offrent suffisamment de possibilités pour cela, mais cela ne préfigure pas du type d’assemblage qui va générer un phénomène comme la conscience et la connaissance
Comme ce ne sont pas les atomes eux mêmes, qui individuellement, possèdent ces attributs de conscience, par exemple, mais leur configuration, ceci serait une propriété évanescente « cachée » de l’univers, qui n’apparaît pas explicitement dans les mécanismes macroscopiques qu’on décrit dans son évolution.
Puisque c’est la configuration de l’assemblage des » briques de base » qui compte, c’est une propriété de type relationnel entre ses éléments, et non pas, fondamentalement une propriété de la « brique « de base.
Cependant, elle doit posséder quelques propriétés comme la possibilité de perdurer par interaction avec le milieu et de de se reproduire avec de possibles mutations pour évoluer, entre autres?
Alors ceci suggère que la vie et ses conséquences pourrait se présenter sous des formes très différentes : par exemple, machines, robots …
L’influence du milieu sur notre esprit
La compréhension du milieu extérieur à l’individu et son adaptation à se milieu se fait par sa relation avec lui, par ses sens et son intelligence. Il façonne notre esprit et à ce titre l’individu doit être pensé en immersion avec son milieu comme une partie (un sous système) de ce système.
Ceci montre combien il faut être prudent avec ce que nous propose notre esprit et ne pas le considérer comme des données totalement objectives, car elles sont le fruit d’une interaction avec la nature.
Rappelons que quand l’humain a cherché à percer les secrets de la nature, dans ses retranchement ultimes (mécanique quantique) , il a trouvé d’étranges empreintes: c’était les siennes!
Désacraliser le cerveau
La conception moderne de notre cerveau (certes limitée) nous suggère qu’une réaction « intelligente » à un « stimuli » extérieur, donc adaptée à la réaction la plus appropriée à donner à ce stimuli, procède plus d’une motivation à faire cesser ce stimuli, au motif qu’il perturbe son fonctionnement au repos, vers lequel il cherche toujours à se ramener, que d’un processus intellectuel formel abstrait.
C’est plus du côté pratique qu’il faut chercher l’explication que dans une supposée construction abstraite désintéressée!
Peut-on briser le cercle vicieux?
Il faut bien reconnaitre que tout ce qui précède est lui-même sujet aux restrictions qui y sont analysées.
C’est le problème de l’objet qui se prend lui-même comme objet (par la conscience) !
La capacité de notre esprit à s’externaliser, se sortir de lui-même, pour se considérer comme objet à analyser ne doit pas nous leurrer.
L’exercice est périlleux.
Donc tout cela doit être considéré à la lumière de ce critère, il y a des éléments qui peuvent nous être structurellement masqués voire inaccessibles et tenir compte de ce fait (bien qu’on ne les connaissent pas puisqu’ils sont masqués) pour apprécier, avec mesure, la tentative d’analyse…
Le plus surprenant est le niveau de connaissance auquel l’humanité est arrivée qui va bien au delà de ce qui est nécessaire pour la survie de l’espèce, même si elle est limitée dans le temps comme, de plus, on le sait!
Les théories modernes par l’utilisation des mathématiques (relativité, mécanique quantique) nous ont emmenées bien au delà du minimum requis pour survivre. Elles ont réduit à néant nos concepts de temps et d’espace et de causalité, au grand dam des concepts de base de notre esprit.
Ceci est porteur d’espoir pour avancer dans notre connaissance de l’univers et de la place que nous y tenons, car on dépasse la connaissance empirique brute qu’on pensait comme une limite, en appréhendant des concepts très complexes totalement contre-intuitifs et déroutants.
Ceci nous conduit alors à reconsidérer les limites de notre connaissance.
à suivre…