Le mystère de notre existence: le point de vue cosmologique: 9/09/24

Rappel sur la théorie de l’évolution des espèces

La théorie de l’évolution darwinienne nous propose une description d’une évolution s’étalant sur des milliards d’années, partant d’êtres vivants très simples, par exemple virus, êtres monocellulaires vers des êtres beaucoup plus complexes nous inclus.

Ce point de départ (la vie existe, ce qui est déjà une hypothèse décisive, mais de la manière la plus élémentaire possible ) semble pourtant incorporer (potentiellement) toutes les caractéristiques qui ont conduit à des êtres plus complexes et spécialisés (les humains par exemple) où les fonctions se sont dissociées dans des organes spécialisés, le tout coordonné, par des mécanismes chimiques et aussi marqué par le développement du cerveau et du système nerveux pour une meilleure adaptation à notre environnement).

Le rôle de l’ADN

On connait le rôle de notre ADN dans le mécanisme de reproduction des êtres vivants et dans son évolution par les mutations qu’il va subir sous contrainte de notre environnement et aussi sous l’effet de ses erreurs dans sa transcription dans la reproduction.

Bien que nous ayons une meilleure connaissance de la structure de cet ADN et de son rôle, la manière dont il construit un humain à partir d’un simple ovocyte fécondé reste extraordinairement étonnant! On parle de gènes architectes, car l’opération est similaire, l’ADN propose un plan d’assemblage (il contient toutes les informations pour cela) et il les met en œuvre. On ne peut qu’être émerveillés par cet effet de la nature.

L’évolution sociétale

A cette évolution des individus il faut ajouter l’évolution des sociétés, fédérant un grand nombre d’individus, qui se sont complexifiées également. Cela s’est fait sous contrainte de notre environnement terrestre (pour nous), dont nous dépendons, qui a lui même évolué avec ses catastrophes (provoquant la fin du règne des dinosaures qui avait pourtant atteint une sorte de « perfection » mais que le gigantisme avait fragilisé) qui ont permis d’arriver jusqu’à nous.

Comment la vie a émerge du monde minéral

Au début de cette évolution reste le problème de l’apparition de la « vie « , à partir de « l’inerte », à savoir des atomes et composés chimiques (acides aminés), un système capable de se reproduire et d’évoluer et dont une des caractéristique est que son entropie peut diminuer (localement) au détriment et à l’inverse du monde « minéral ».

La structure des atomes

En constatant que les atomes avec les propriétés que nous leur connaissons, qui permettent leur assemblage en molécules plus ou moins complexes existent, autre constat fondamental, de nouveau, on peut s’étonner que certain de ces assemblages aient permis de sortir du minéral (de structure simple et réputé stérile) pour aboutir au vivant (fécond). Quel est le mécanisme qui a permis cela: est-ce seul hasard?

Le récit historique est-il le plus pertinent?

Remarquons que tout ceci est une description sous une forme d’histoire qui se déroule dans le temps sur des échelles relativement longue, par rapport à notre durée de vie.

Le contexte astrophysique et cosmologique

Tout ceci suppose aussi que la Terre, qui nous héberge, existe et que le Soleil qui nous fournit de l’énergie aussi. Nous savons qu’eux mêmes ne sont pas « éternels »et qu’il ne sont pas uniques dans « l’univers ».

On voit qu’un nombre important de conditions concomitantes doivent exister pour expliquer notre existence, conditions que nous savons pas vraiment justifier. Dans l’évolution de l’univers raconté par le modèle cosmologique standard, il y en a encore bien d’autres, ce qui fait que notre existence parait bien miraculeuse!

L’approche spatio-temporelle

On peut alors se demander si nous considérerons le problème correctement, car n’oublions pas que nous le considérons de l’intérieur. L’argument anthropique qui considère qu’il ne faut pas s’étonner que les conditions à notre existence soient présentes pour exister existent est une tautologie qui n’apporte pas de solution.

L’allégorie de l’enfant à naître

Dans l’allégorie de l’enfant à naître, à qui on demanderait de décrire « in utero » sa mère, que j’ai utilisé dans mon livre (« Vous Avez dit Big Bang? ») pour illustrer le problème de notre situation « interne » vis à vis de l’univers, il est supposé (implicitement) que le bébé avait la connaissance d’un adulte, puisqu’on considère la situation de notre point de vue, ce qui évidemment n’est pas le cas.

Ceci laisse augurer que nous pourrions être dans la même situation, non seulement nous sommes dedans et apprécions la situation de l’intérieur, ce qui pose un énorme problème , mais, pire, si nous supposons que notre niveau de connaissance (de l’univers) est (comparativement) au stade de celui du bébé à naître au sujet de sa mère et qu’il faut considérer la connaissance du milieu, dans lequel on est et dont on fait partie, à l’aune des capacités cognitives de celui qui l’appréhende, on mesure le gouffre d’ignorance qui sépare ce que nous sommes capable d’apprécier de l’univers de ce qu’il peut être.

Il faut garder à l’esprit que ceci est sans doute représentatif de notre situation vis à vis de l’univers.

L’univers

Le mot « univers » est prononcé et on doit s’interroger sur sa nature et son existence. Dans l’univers, les composants les plus élémentaires sont les particules (composées de quarks pour certaines). Tout l’univers n’est « peuplé » que de cela. Ce sont les différents arrangements de ces éléments qui faire la diversité qu’on observe. Ces arrangements sont régis par seulement 4 interactions (à notre connaissance mais qui expliquent relativement bien les phénomènes observés. Notons que si le peuplement par des particules représentent une analyse « statique » de l’univers, considéré comme un système, les interactions vont en régir la « dynamique »[1].

Ainsi, le monde minéral et vivant est composé des mêmes éléments de base, les atomes, en nombre réduit, mais dont la structure assez élaborée avec ses couches électroniques autour du noyau constitué, lui-même d’un ensemble encore plus simple protons et neutrons, le tout étant régi par des « interactions » au nombre de quatre (connues aujourd’hui) qui peuvent expliquer les phénomènes qu’on observe, permet une grande diversité.

Il se trouve qu’une des interactions, la gravitation, qui régit les grandes structures comme les planètes, étoiles, galaxies, etc., est régie p ar la relativité générale, théorie qui fait fi de l’espace et du temps pour lui substituer le concept d’espace-temps qui remet totalement en cause le récit chronologique qui est généralement adopté.

Le concept « espace-temps » utilisé dans la relativité générale peut-elle s’appliquer plus largement?

A supposer que cette théorie soit applicable pour décrire tout ce qui fait partie de l’univers, alors la chronologie devient une propriété interne à cet univers et non pas celle de l’univers. Du point de vue d’un univers espace-temps le problème de la création de l’univers et de sa constitution ne se pose pas. Il n’est pas crée dans le temps et l’espace, car il est plus que le temps et l’espace qui ne sont que des paramètres internes.

Étant à l’intérieur, de notre point de vue, nous le décrivons de l’intérieur par ces paramètres temps et espace mais qui ne sont pas des attributs de cet espace-temps. Ainsi la vie et nous- mêmes, entre autres, font partie des attributs et constituants dans une certaine région de cet espace-temps. Il ne sont pas apparus dans cet espace-temps, ils y sont nativement.

Vers une approche globale spatio-temporelle

On voit que cela nous amène a reconsidérer conceptuellement le problème de notre existence dans le cadre conceptuel de la relativité générale où les concepts fondamentaux ne sont plus l’espace et le temps mais ceux de l’espace-temps. On qualifie parfois les univers ainsi définis d’espace-temps « bloc ».

Finalité de notre existence?

L’humain lorsqu’il s’interroge sur son existence se pose inéluctablement la question de la finalité de notre existence. Est-ce une caractéristique de notre esprit qui veut une finalité à toute chose, ou est-ce une loi universelle qui dépasserait notre finitude?

Notes

[1] Dans la méthode d’analyse (formelle) d’un système par les « objets » (formels), on considère l’analyse statique qui consiste à recenser les objets (formels) du système à leur attribuer un identifiant et à les qualifier par leurs attributs (propriétés structurelles dépendantes de paramètres) .

L’analyse dynamique décrit l’évolution du système, sous l’action d’algorithmes régissant les relations entre ces objets et la modification des paramètres de leurs attributs qui en résulte.

Pour prendre l’exemple d’une pièce de théâtre , l’analyse statique décrit les personnages, le cadre, physiquement et avec leur caractère et l’analyse dynamique c’est l’intrigue de la pièce de théâtre, (l’histoire).

à suivre…